On en était donc restés aux messages qui faisaient
que l’Ours était relégué sur l’étagère des produits périmés. C’était trop beau,
bien entendu, nous appellerons donc le nouveau venu Plan Foireux…
Plan Foireux avait pourtant très bien
commencé.
Au-delà des messages emplis de bisous
humides, et d’agréables sous-entendus, il m’avait après diverses péripéties
invité dans son antre pour gouter son saumon au gingembre, et aussi du
gingembre confit (dont je lui avais envoyé la recette – 5 jours de préparation,
c’est dire s’il était motivé, le bougre). C’était donc un peu ginger party (you
know what I mean, dis-je avec un clin d’œil appuyé) à quoi j’étais conviée, ce
qui, ma foi, m’allait très bien.
Pendant les 10 jours précédant l’événement,
PF m’avait noyée sous les messages, les appels pour me tenir au courant de l’avancement
du contenu de sa casserole, s’inquiétant de ce qui me ferait plaisir et se
montrant très impatient du jour J. C’est donc rien de dire que, quand je suis arrivée,
j’étais, disons, dans d’excellentes dispositions, malgré le fait que pendant la
journée j’avais fait une brocante, et que j’étais exténuée. Mais comme il avait
proposé de me remettre debout à coup de massages, et que ce genre de soirée est
assez rare, j’avais, sans trop me pousser, fait l’effort de traverser Bruxelles
en diagonale pour arriver jusque là.
Une fois sur place, l’appartement était
fort opportunément éclairé à la bougie, il avait allumé un feu devant lequel trônait
une splendide peau de mouton, et vas-y
que je te frôle dès que l’occasion se présente, et que je te donne l’apéro à la
becquée, que je m’inquiète de ton confort…
Très bien, magnifique ! que je pense
en mon moi-même tout en essayant de me rappeler vainement quelle était le
dernière fois où j’ai été traitée avec autant d’attention. Ça devait être quand
j’avais 2 mois, je crois…
A un moment, on va fumer sur le balcon, et tout
en admirant la vue, on se rapproche doucement et d’un seul mouvement…. Il m’enlace
et me dit qu’il faut qu’on parle de nous…
(de nouveau, gros émoi,… je crois bien que
jamais un mec n’a parlé de moi et de lui en disant NOUS, chuuuuuuuuuuuuuuu,
chuuuuuuuuuuuuuuu, je respire….)
D’une voix mouillée, j’articule un « oui ? »
Et là (bardaf, c’est l’embardée !) PF
me sort, tout en me tenant serrée contre lui : « je suis vraiment
désolé, mais ça va pas pouvoir être possible nous deux, mon cœur est encore
pris par Monique », laquelle Monique s'est barrée il y a pas 3 semaines - ce n’est pas son vrai nom bien sur, mais je préfère
préserver son anonymat à cette antilope, on sait jamais…
Le plus drôle dans l’histoire, c’est que
pile poil à ce moment là, je sens pointer le malaise vagal - ça m'arrive des fois. Et alors qu’il me
demande ce que j’en pense ( !), je suis en fait en train de songer que je
ne peux quand même pas lui tomber dans les pommes dans ses bras là et
maintenant… il pourrait croire que c’est
sous l’émotion de son petit discours. Mais essaye donc de résister à un malaise… pouf, je tombe à ses
pieds, évidemment !
Il me ramasse, me rentre, et me réchauffe
et me serrant dans ses bras…(hum hum)
Je lui ai juste dit à ce moment là que je
ne comprenais pas très bien son attitude vis-à-vis de moi, quand même, alors, c’est
vrai ça, pourquoi tout ce remue ménage s’il considère qu’on est juste amis ?
Il m’affirme qu’il fait ça avec tous ses potes, ce sur quoi j’émets quand même
un léger doute, j’ai probablement du le regarder d’un air un peu suspicieux. « ben
quoi, qu’est ce que j’ai dit ??» qu’il me demande alors d’un air étonné…
(je
pense alors à l’intérieur de moi que si effectivement il reçoit toutes ses
vagues copines comme ça avec bougies, et gingembre à la becquée, pas étonnant que ses amoureuses ne restent jamais très
longtemps….).
Bref, je lui dis alors que je vais peut-être
appeler un taxi, non, telle que je suis là ?… mais il insiste pour me raccompagner
(ce que j’accepte, vu que je suis fauchée, je vais dire que ça m’arrange de ne
pas retraverser la ville en sens inverse au bénéfice des Taxis Bleus).
Dans la voiture blablabli, blablabla, on
parle de tout et de rien, et arrivés devant chez moi, je m’apprête donc à lui
faire la bise et…. Il me colle un gros smack bien centré !
???
C’est moi où il y a un truc bizarre ?
Bref, j’étais pas encore dans mon couloir
que je l’avais déjà rebaptisé du nom bien mérité de Plan Foireux.
NEXT !!