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Les chroniques du rideau de douche
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25 juin 2009

l'amour n'est pas dans le pré (enfin, pas pour moi)

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L’autre jour j’ai regardé avec grande attention, comme toute célibataire qui se respecte, les prétendants à la version belge de l’Amour est dans le pré. Comme le Grizzli n’a toujours pas décidé de me demander ma main (c’est vrai qu’il faudrait déjà qu’il lâche celle de sa femme… et comme on dit chez nous, je suis pas rendue…), j’ai donc pris sur moi et ouvert un œil curieux, juste pour voir si ça valait la peine d’aller voir s’il n’y avait pas de l’homme dans les champs. Pourtant, la campagne est loin d’être mon environnement de prédilection, faut-il que je sois désespérée.

D’autant qu’en toute logique, si on veut trouver l’amour au vert, pas besoin de passer sur RTL : le plus grand speed dating paysan étant la foire agricole de Libramont, suffit de s’y rendre si on veut trouver de l’agriculteur célibataire. Pas de bol, elle a lieu au moins d’aout, et moi, en aout, je suis au soleil…

Bref, d’une prunelle de jeune fille innocente, j’ai considéré l’émission en question. De toute façon, si d’aventure quelqu’un aurait des envies de se moquer et de ma programmation télévisuelle et de ma recherche de l’âme sœur, je peux toujours dire que je regarde pour l’expérience (comme Secret Story ou l’île de la tentation…) et pour avoir des sujets de conversation sur lequel tout le monde a un avis – c’est utile pour la cantoche à midi (c’est dingue comme la Starac enfièvre plus les conversations que les accords dissonants du dernier Arvo Pärt).

Et bien, finalement, et pourtant, Dieu seul sait si je suis de bonne volonté et prête au sacrifice dans ce domaine, je crois que je vais renoncer à poser ma candidature comme prétendante agricultrice, un petit tour sur le site d’RTL vous éclairera sur mes raisons, mais pour faire succinct, disons que :

-          L’agriculteur wallon, déjà, habite dans un bled paumé au nom ridicule : Sinsin, Laplaigne… à des lieues de toute civilisation. Moi, je veux bien un paysan si sa ferme n’est pas plus loin que Genval, que je puisse avoir un Mango et un Zara dans un rayon qui soit honnête à toute bruxelloise qui se respecte.

-          L’agriculteur wallon est roux ou parfois chatain clair. Je n’ai rien en particulier contre cette carnation, mais perso, je préfère le brun ténébreux. C’est con.

-          L’agriculteur wallon a un accent du terroir très prononcé. Et il n’y a rien à faire, j’ai du mal à prendre au sérieux quelqu’un qui parle régional. Il est pas encore né celui qui me susurrera à l’oreille des cochoncetés en hennuyer ou en liégeois ! En plus, l’agriculteur wallon a un tic de langage, il sort « je vais dire » à tout bout de champ, ce qui, au bout d’un moment peut devenir très énervant.

-          L’agriculteur wallon porte une chemise à manche courte à carreaux de représentant de commerce qu’il boutonne jusqu’en haut… ais-je besoin d’en rajouter ?…

-          L’agriculteur wallon n’est même pas drôle. Pas un avec lequel je pourrais éventuellement passer au dessus de la description ci-avant en me disant que je me bidonnerai le restant de ma vie et que c’est ça qui compte, ça me fera les abdos. Mais, si c’est pour garder les vaches avec un type sinistre, vraiment où est l’intérêt de se parquer au vert ? hein, hein ?…Aucun.

Conclusion : point de salut affectif dans la paysannerie !

Ce n’est donc pas demain que je troquerai ma Clio contre un tracteur et mes Sergio Rossi contre des fort peu seyants sabots en caoutchouc. Je n’aurais pas la joue couperosée par le grand air et les lèvres ourlées de gras de lait juste sorti du pis, je ne me roulerai pas non plus nue dans le foin et éviterai ainsi certains désagréments dermatologiques inhérents à ce genre de pratique. Donc finalement, quand on y pense, la campagne, ça désexyse à mort. Vive l’amour citadin.

Ainsi, à la place, j’aurais la lèvre rougie d’un verre de Bourgueil sur la terrasse de l’Ultime Atome, le teint halé d’une sieste dans l’herbe du parc et le mollet ferme d’avoir arpenté les trottoirs.

Par contre, si un jour RTL invente « l’Amour est sur la terrasse d’un bistrot », là, pas de doute, je postule d’office…

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