Les haikus d'Odette

Le grizzli a décidé de perde du poids.

Déjà, le truc râlant quand un mec est au régime, c’est qu’il lui suffit d’arrêter de descendre une bouteille de rouge par jour et de se gaver de Petits Beurres avec le café pour qu’ils retrouvent une ligne de sylphide en 2 mois. Moi, il me faut 6 mois de filets de cabillaud et haricots verts vapeur pour perdre 200 g.

Le second truc qui me gave grave, c’est qu’il profite de cette ascèse pour me snobber superbement, à croire qu’il a aussi décidé d’entrer dans une période de solitude et de méditation.

D’autant que je ne comprends pas pourquoi il est si obnubilé par son bide, à moins qu’il n’ait reçu des remarques de sa nouvelle stagiaire, une créature de 21 ans, 40kg toute mouillée et propriétaire d’au moins 1,20 m de jambes. Blonde en plus.

Parce que moi, je l’aime bien sa petite bedaine, je trouve ça sexy. Je préfère de loin un type avec une petite bouée, qu’un échalas que t’as l’impression qu’il va te scier les hanches si tu t’aventures à un petit frotti-frotta contre lui. Regardez donc la vidéo… il est pas torride et élégant James avec sa brioche moulée dans son T-shirt orange ?

D’autant que comme disait ma grand-mère : « rien de tel qu’un petit ventre rond pour te caresser le chaton ».

En fait, bien évidemment, ma mamie qui était une sainte femme – elle avait deux idoles : le général de Gaule et Jésus -  n’a certainement jamais dit des trucs pareils, déjà qu’elle trouvait que c’était grossier d’expliquer à ses filles ce qu’étaient les règles, je ne crois pas que le mot sexe ait jamais fait partie de son vocabulaire. Alors, les mots se terminant en « is » …

Mais, j’ai pu remarquer qu’on pouvait tout dire en société si il y a une caution grand-parentale. Comme si tout ce qui a pu être dit il y a plus de 30 ans faisait partie de la sagesse universelle. Donc quand j’ai une petite formule de mon cru un peu rigolote, je dis que c’est Odette l’auteur et ça passe comme un bourbon dans le gosier d’Amy Winehouse.

Comme quand j’ai sorti à table, à midi à tous me collègues, qui enviaient une fois de plus mon lunch box, une ratatouille cuisinée la veille au soir, et que j’en rajoutais en leur disant à quel point c’était bon, notamment par rapport à leurs sandwiches caoutchouteux de la pompe à essence voisine : « surtout que, comme disait ma grand-mère : sois salope avec ta marmite, ta cuisine sera une réussite ! ».

Maintenant, tout le monde croit que je suis une chaudasse qui badigeonne ses courgettes d’huile d’olive en poussant des gémissements lascifs, mais que c’est pas de ma faute finalement : c’est génétique. Et tout les hommes de la tablée de baver, non seulement devant mon plat, mais aussi parce qu’ils m’imaginent nue sous mon tablier à reluquer tous les légumes contondants de mon frigo, selon les enseignements de mon aïeule…

Je crois qu’un de ces 4, je vais suggérer à l’Ours qu’en période de diète, outre le fait que s’isoler même tout droit à la déprime, il est bon de pratiquer également de l’exercice, et que, comme disait ma grand-mère : “il y a pas mieux qu’une levrette pour se forger un corps d’athlète!”… (ça par exemple!).