En attendant Diego

J’ai fini par aller voir un voyant.

Je voulais savoir si oui ou non, à la fin, j’allais moi aussi avoir mon Rodolphe de Koh-Lanta à la maison ou si j’allais finir seule et desséchée du vagin.

Parce qu’au bout d’un moment, il y en a marre… Pourquoi, moi, qui fait la meilleure mousse au chocolat du monde (oui, mesdames et messieurs, du monde, que dis-je de l’univers tout entier !) et qui - cerise sur le gâteau de la vie conjugale - suis de bonne humeur le matin au réveil, pourquoi j’ai pas moi aussi un beau carrossier galant sous la main, qui en plus de livrer des 4X4 toutes les semaines, me couvrirait de fleurs et d’attention ? hein ? D’abord !

….

Bref,
Françoise me file le numéro d’Olivier-le-voyant pour mettre court à mes lamentations et à mes questions auxquelles, évidemment, elle ne sait pas répondre, d’autant qu’elle est à peu près dans le même cas (sauf qu’elle, c’est pas la mousse au chocolat qu’elle maitrise grave, c’est les tomates farcies…).

L’un de ses amis avait été le voir et il avait été assez scié du résultat.

Ma psy étant en vacances, je me suis dit qu’au pire, ça remplaçait une consultation, après tout, qu’est-ce que je risquais ?

Et, ainsi donc, je sonne à la porte de l’Oracle, un samedi matin, quelque part dans Schaerbeek.

Odeur d’encens, jeu de tarot et voyant en sarouel, l’atmosphère est de circonstance.

Pour me mettre tout de suite dans l’ambiance, il entreprend de me dire pis-que-pendre sur le Grizzli. Fuck, ça commence bien.

C’est vrai qu’un gusse qui, lors d’un rancard crapuleux, quand tu sors du frigo, la bouche humide, une bombe de chantilly et des fraises en susurrant « j’adoooore ! » ne trouve rien de mieux à te dire que : « ben quoi, tu mets pas d’assiettes ? »… [ben, non je mets pas d’assiettes, l’assiette c’est moi, Ducon,!…], j’aurais du piger qu’il est pas fait pour moi, même, si je chauffe comme une bouilloire anglaise rien qu’en entendant sa voix. Mais comme disait Lara “J’y croooois encooooore….”. Je sais, … c’est foireux.

Donc, après qu’Olivier-le-voyant m’ait fait longuement part de son étonnement sur le fait que je me transforme en un mélange de Culbuto et de Paris Hilton dès que je vois ce type, qui lui-même ne sait pas très bien ce qu’il me trouve, en plus…(ben, désolée, mais je maitrise pas moi, tu penses bien que si je pouvais garder un minimum d’air intelligent, je le ferais,…), heureusement !! – jubilation et ravissement - les prédictions ont pris une tournure plus positive. (Il valait mieux, j’en étais limite à me racrapoter de désespoir sur ma chaise, envisageant comme seul avenir sentimental mon arrivée chez les carmélites).

Car, oui ! l’amour m’attend ! le vrai, le pur, le long, le dur…. (ouch, je m’égare un rien, sous l’exaltation que me procure cette nouvelle inattendue).

Il s’annonce sous la forme d’un cadre hispanique cravaté, présenté par une copine dans une ambiance de fête…Inutile de préciser que dans l’heure, toutes mes condisciples, même les plus vagues et les plus éloignées ont su que l’une d’entre elles allait me faire changer de statut, et que depuis, je fréquente comme une acharnée tout ce que Bruxelles compte de soirées, de fêtes et d’anniversaires, estimant que, finalement, même Julien ou Jean-Marc peuvent être considérés comme des copines, après tout.

Le problème c’est que, jusqu’à présent, personne n’est passé à l’action… et qu’aucun Hidalgo ne m’a chuchoté à l’oreille des « mi corazón » en se servant de mon body comme d’une assiette à fraises.

Merde.

Mais, j’ai jusqu’en 2011 qu’il a dit, Olivier.