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Les chroniques du rideau de douche
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21 septembre 2009

le pingouin ou l'éléphant

250px_Emperor_Penguin_Manchot_empereur

Je souffre d’une tendinite chronique.

Quand j’étais ado, j’ai envie de dire que ça m’arrangeait bien. J’étais du genre un peu grosse feignasse et ça me donnait une bonne excuse pour zapper en toute bonne conscience le cours de gym. Je poussais des lamentations wagnériennes, ma pauvre maman, très impressionnée signait sans broncher le sésame anti-culture physique, et moi je rentrais plus tôt pour me vautrer devant Bip Bip et le coyote, qui à défaut de me muscler les cuisses, renforçait mes zygomatiques.

Maintenant, évidemment j’ai un peu grandi et j’aime bien bouger mon body de temps en temps, surtout que j’ai bien compris – ah ! c’est beau l’expérience de la maturité ! - que ça pouvait compenser certains excès de nourriture ou de boisson, ce qui m’arrive, disons, régulièrement.

Et puis j’apprécie aussi un bol d’air à l’occasion, enfin tant que les chemins sont balisés, il faut bien que je sois rentrée à l’heure de l’apéro. Le hors-piste, très peu pour moi.

Donc, je m’étais mise au jogging, activité qui, combinant activité physique et air pur de la forêt, me convenait ma foi pas mal. Les gens de mon groupe étaient relativement sympas, sans coureur acharné qui te fout la honte au bout d’un tour de piste parce qu’il a 200 m d’avance, ni mémère jamais contente et qui râle parce qu’il pleut, et, cerise sur le gateau, le coach avait un look de surfer bronzé genre GO club Med, ce qui osons le dire, est un important stimulant à la reprise d’une activité sportive après 20 ans d’ankylose.

Mais, pas de bol, au bout de 6 mois d’entrainement, après avoir couru, tenez-vous bien, 11 km d’un coup d’un seul [murmure admiratif de la foule…], mon genou n’était plus d’accord du tout de faire tendu-détendu à ce rythme-là et me le fit savoir très clairement par douleur interposée.

Et me voici fort tristement réduite à l’immobilité – et donc à l’embonpoint, forcément - mon genou souffreteux ne m’empêchant nullement de m’envoyer régulièrement des fondants au chocolat, et je n’ai toujours pas de tendinite de l’estomac (merde alors…). Je pensais qu’après 6 mois à ce régime, cette affaire allait s’arranger toute seule comme une grande, mais, rien du tout, ce bête genou flottant ne se que complait dans cette inaction absolue.

Commençant à trouver le temps long sur mon canapé, je profite d’une visite chez le médecin (vu que, sans vouloir exposer à tout va mon bulletin de santé, je suis aussi hypothyroïdienne – également connue sous le nom de maladie de Hashimoto, quand même beaucoup plus drôle à placer dans une conversation - ce qui m’amène à consulter régulièrement le corps médical), pour lui exposer mon problème. Et voilà qu’elle me demande :

-          « vous marchez avec des talons ? » [air un peu méprisant, genre : « mais, faites-vous, vous aussi,  partie de ces greluches qui se baladent jour et nuit sur des échasses espérant alpaguer la population masculine avec votre démarche évocatrice ?! »]

-          « Euh, …- réponds-je – oui, ça m’arrive » - j’évite de préciser, vu son œil inquisiteur, que j’en porte quasiment tous les jours pour profiter du pouvoir miraculeux desdits talons à la fois sur mon poids visuel et sur la longueur de mes jambes - vous savez, chers lecteurs, que je suis à ce niveau-là, plus proche du manchot que du héron, espérant en effet que cela attirera le chaland, surtout s’il est un peu grisonnant aux tempes.

-          « parce que, vous savez, ça peut favoriser l’inflammation »

Ah ben non, je savais pas [silence théâtral].

Et là, évidemment, le monde s’écroule, devant le seul choix qui s’offre à moi : être un pingouin ou un éléphant… entre les deux, franchement, mon cœur balance…

Il y a des fois où la vie, comme ça, pour rigoler, donne vraiment des choix à la con.

Heureusement !!! en plus de la sorcière Scoumoune Del Mierda qui me met régulièrement devant ce genre de situations, Santa Fantasia Von Rigola s’est également penchée sur mon berceau à la naissance et elle, m’a apporté cet indécrottable optimisme – confinant parfois à la touchante naïveté, c’est vrai - qui me permet de retourner toute situation du bon côté (et là, je dis merci mon Dieu !).

Du coup, j’ai décidé de reconsidérer la chance que m’apporte ce choix cornélien. Non ! je ne serais ni un pingouin, ni un éléphant, puisque mon budget escarpins va se transformer comme par magie en budget tripotage de rotule par Doigt d’Or, l’ostéo sexy comme un camion, que quand il me touche d’une demi main j’en ai des frissons inavouables et je pousse des petits « han han » d’otarie.

Alors qu’est-ce qu’on dit ?? On dit : « merci la vie ! » (et on met un cierge à Santa Fantasia qui fait quand même un super boulot).

elephant

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