La course comme un sac
J’ai repris
le jogging.
Après 1 an de
prostration canapé forcée due à ma saloperie de tendinite – oui, oui, la même cochonnerie
qui m’empêche de porter des talons - voyant,
après avoir été capable au moins 2 fois, un lendemain de fête, d’aller
récupérer ma voiture là ou je l’avais laissée, étant sur le moment à un degré d’alcoolémie
largement au-dessus de la norme pour la conduite acceptable par la maréchaussée,
que je pouvais de nouveau marcher quelques kilomètres sans me retrouver le
lendemain boitillante comme une mémé arthritique, j’ai tenté le coup.
Faut dire que j’ai un peu de mal à me passer de chouquettes et de fondants au chocolat et que je déteste le sport dans des endroits couverts : les vestiaires, ça pue et le chlore ça dessèche les cheveux, déjà que les miens ils ressemblent un peu à un Mocho de Vileda...
Donc, va
courir Zaza, si tu veux pas avoir le cul qui prend deux places dans le bus.
Je me suis dès
lors inscrite à la session de printemps de Start To Run, organisée par le RIWA
(ce qui signifie devinez, devinez…. Allez, je vous le dis : Rixensart-Wavre
Athletic club, mais oui mesdames et messieurs);
Parce que
moi, faut que je m’agite en groupe, toute seule, chuis pas motivée.
Le coach,
Daniel, est une espèce de vieux briscard du marathon, le cheveu blanc et la
cuisse puissante moulée dans un petit collant noir, le chrono autour du cou. Ceci
dit, heureusement qu’il est là pour motiver les troupes, Dany-la-petite-foulée,
parce que j’en connais plus d’un qui camperaient à la terrasse du bistrot plutôt
que de trottiner sur la piste s’il était pas là.
Pour l’instant,
à l’entame de la 4ème semaine d’entrainement, le groupe arrive très
fièrement à tenir 5 minutes sans s’arrêter, et on se félicite grave à la fin de
la séance.
Cependant,
il y a un truc qu’il faut absolument arrêter de colporter, c’est que faire du
sport ça rend sexy. C’EST ABSOLUMENT FAUX !!
Prenez moi,
par exemple, au hasard.
Entre le jogging bleu, le t-shirt du dessus de la pile (oh ben merde alors, c’est le tout vieux siglé Sigma Coatings gagné à la tombola de l’école en 2004), la veste multipoche coupe-vent genre K-Way, la casquette anti-pluie, la queue de cheval torchée à la va-vite et les baskets réglementaires, je peux pas dire que je me sente au top de la glamour position.
Et je ne
vous parle même pas de ce que je porte en dessous : avec les chaussettes
de sport au genou (je les avais piquées à mon fiston le matin à l’aveugle dans
son tiroir, et, au moment de l’enfilage, oh surprise ! elles me montaient
jusqu’à la rotule, crotte alors !), le soutien-gorge prothèse et mon
indispensable genouillère grise, j’ai l’impression que je pourrais au mieux poser
pour un catalogue de bandagisterie.
Donc pour
le sexy, on repassera….
En plus,
comme je me change au bureau, je rase les murs en sortant des toilettes où j’ai
troqué ma tenue de lumière pour cet accoutrement en priant le ciel de ne pas
tomber sur l’ours au détour d’un escalier, il voudrait définitivement plus me
tripoter dans les coins et encore moins tenter de m’arracher mon soutif avec
les dents.
Mais bon, je garde espoir car notre coach, qui cherche tous les moyens pour nous motiver, nous envoie parfois des petits messages d’encouragement, et la dernière fois, c’était ça qu’il y avait dans ma boite mail.
Alors survêt
ou pas, pour une fois, je fais plus confiance à mes mollets (pourtant hideux)
qu’à mon décolleté pour séduire le chaland et je suis super aux taquets !
Merci Dany !
A toutes fins utiles, pour ceux que ça intéresse : http://www.sport.be/starttorun/2009/fr/