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Les chroniques du rideau de douche
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15 février 2010

petit bonheur du jour

Pour mon travail, je dois parfois partir en relevé de terrain.

Par grand froid c’est une activité qui m’éclate moyen, car, en bonne grande frileuse, ça m’oblige à me déguiser comme un explorateur polaire – sauf que moi, j’ai pas des machin en super Goretex over sophistiqués - et éloigne de facto tout velléité de glamour attitude. Pourvu que je ne croise pas Diego ces jours là !

Ainsi donc, vendredi, il fait -7 et je dois faire un relevé de l’état des routes et trottoirs et identifier les revêtements.

Déjà, je comprends pas pourquoi c’est à moi qu’on confie cette mission, puisque je suis tout à fait incapable de distinguer des klinkers de la dolomie… (enfin, ces salauds m’ont fait une formation accélérée la veille au soir, pour que cette excuse ne tienne pas la route….).

Imaginez un anthropoïde, vêtu d’un pantalon de ski, de baskets explosant sous 4 couches de chaussettes, de 3 cols roulés superposés sous un gilet + une veste + une écharpe + un bonnet + un bandeau protège oreilles + pas de gants (faut que j’écrive…), un appareil photo autour du cou, une roulette mesureuse accroché à la ceinture, un sac en bandoulière, un plan des lieux sous le bras, un carnet à la main, à 4 pattes sur le trottoir en train de gratter le couche de neige à l’aide d’un bic orange et observant le trottoir d’un œil dubitatif, tout ça sous l’œil goguenard des passants (en plus, que des ados, il y a une école dans le coin…), et soupçonneux des riverains, et bien,…. C’était moi !

Pour un peu ils m’auraient envoyé la maréchaussée aux fesses croyant que j’étais une dangereuse psychopathe échappée de l’asile.

Putain, qu’est-ce qu’il faut pas faire pour nourrir ses enfants !

Mais au détour d’une place, je tombe sur la sculpture « les soucis domestiques » de Rik Wouters, tellement belle, calme et sereine que j’en ai oublié aussitôt que je ne sentais plus mes doigts, ni la goutte de morve qui me pendait au nez depuis 20 minutes à cause du froid.

P1060834_R

P1060832_R

Et là, j’ai pensé, en cette veille de Saint-Valentin (et vous savez pourtant combien cette bête fête me navre), que ce type, qui a passé sa vie à peindre et sculpter sa femme Nell de façon si belle et si simple, lui a donné là, la plus belle des preuves d’amour, sans avoir besoin de ni de niaiserie rose, ni d’angelot gnangnan, ni de romantisme poussif. Chapeau bas, Rik !

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L
J'aime ta poésie, ma belle !
Les chroniques du rideau de douche
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