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Les chroniques du rideau de douche
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3 juin 2010

C'est le bouquet!

J’ai été fort émotionnée ces derniers temps.

Bon, il faut savoir que mon Ours se barre pour aller voir dans un autre bureau si la moquette y est plus verte. Il a bien raison, ceci dit, c’est pas forcément Byzance par chez nous.

Du coup j’en ai lâchement profité (oui, lâchement, ya pas d’autre mot) pour l’envoyer à la gare, autrement dit, que s’il avait rien d’autre à me proposer qu’un 7 à 9 occasionnel et quelques roulages de pelles par-ci par-là, je ne voyais pas l’intérêt de continuer à lui laisser renifler ma culotte.

Bon j’y ai un peu mis les formes, quand même, j’ai écrit un beau mail avec plein de tournures de phrases très compliquées pour qu’il capte bien que je suis aussi super douée au niveau de la syntaxe et de la paraphrase.

Allez, j’avoue que mes sentiments pour lui dépassaient largement le champ de ce qu’on peut attendre d’une simple relation « pour partager moments de plaisir », comme on en trouve parfois dans les petites annonces, et qu’au-delà de mon pourvoyeur officiel de câlins, il devenait aussi, en tout cas dans mon esprit, l’homme de mon cœur, ce qui me menait sur la pente dangereusement glissante du vautrage sentimental puissance 12.

Il me rendait toute mouillée d’émotion rien qu’à entendre sa voix, alors je vous dis pas quand il était là en chair, en os et en poils. Liquide que j’étais. D’où mon incapacité à lui dire, lorsque j’avais une probabilité quasiment quotidienne de le croiser, que m’éloigner un peu donnerait un repos bien mérité à mon muscle cardiaque.

De toute façon c’est simple : je le voyais, j’avais plus de voix, où alors j’émettais malgré moi une espèce de couinement de trompette digne de la fanfare communale des 3 X 20 de Baycon-les-Bruyères. Difficile dans ces cas là d’émettre un discours cohérent de rupture, si tant est qu’on considère qu’on avait une vraie relation.

Enfin soit, je lui envoie ma prose mercredi dernier.

Ça a l’air simple à première vue, mais… pas tant que ça, voilà un peu le déroulement des opérations le jour J :

-          9h02 : Un appel en interne. C’est lui !! (c’était son dernier jour).

Lui : « tu viens prendre un café dans mon bureau ? »

Moi : « non, non, j’ai du repassage » HAHAHAHAHAHA !!! mais non, évidemment (quelle bonne blague…). Reprenons

Moi : « moui…. » (soupir extatique)

-          9h03 : Je descends frétillante en me demandant si j’ai bien mis assez de déo parce que là, je sens une forte humidité émaner de mes aisselles.

-          9h04 : J’arrive dans son bureau, il est là, il est beau, il est grand, il est fort, je meurs.

-          9h09 : Après divers blablas de circonstance, il doit aller régler quelques derniers trucs pour son départ et m’abandonne en me promettant de venir dans mon bureau me faire une soupe de langue avant de se barrer définitivement, et pour qu’on convienne aussi d’une date de revoyure. Pas de problème baby !

-          9h42 : J’attends

-          9h58 : Toujours pas là, qu’est ce qu’il fout ?

-          10h28 : Je dois faire pipi, mais s’il monte juste à ce moment là ?? ça attendra

-          11h02 : je dois toujours faire pipi et j’ai faim en plus…

-          11h04 : je tiens plus, j’y vais

-          11h06 : j’ai fait le plus vite que j’ai pu, j’ai zappé le lavage de mains, merde, mon téléphone sonne, cours, mais couuuuuuuurs…

-          11h07 : fausse alerte, le téléphone c’était le bureau voisin

-          11h48 : ni Ours, ni mail, ni appel… qu’est ce que je fais, ... je préviens les secours,... Interpol ?

-          12h06 : Serait-il parti sans venir? ... Meeuh non, c’t’idée !

-          12h07 : Merde, putain, il a du passer à 11h05…. !

-          12h08 : Non, il est pas venu, Maurice qui monte la garde, me l’aurait dit.

-          12h32 : J’ai très faim, vu que j’ai zappé le gouter à 11h.

-          13h22 : Je vais manger… de toute façon il avait un déjeuner avec un type super important, genre au moins un de ses nouveaux collègues. Il passera plus, mais il va forcément m’appeler. Tiens, j’ai plus faim.

-          17h00 : Ni message, ni appel, je quitte le bureau. Ce type est-il un abruti, un goujat, voire les deux… ou c’est moi qui déconne ?

-          17h08 : Je mérite mieux, que je me dis

-          17h09 : Non, il a eu un empêchement, une bombe est tombée sur sa voiture, il a été enlevé par un commando flamand, il est mort même, si ça se trouve.

-          17h10 : Non, il est juste pas monté, je mérite mieux. Je vais le renvoyer chez sa légitime et il n’aura plus qu’elle jusqu’à la fin de ses jours, même quand il aura plus de dents et qu’il sera poilu blanc, même si elle est chiante et moche (surtout si elle est chiante et moche !).

-          18h00 : test de 5 km. 35 minutes à courir et à penser à mon petit courrier.

-          18h40 : Test réussi ! (j’suis trop forte, je m’applaudis bien fort et me tape sur l’épaule en me disant bravo)

-          19h12 : Rentrée à la maison, j’allume l’ordi, j’ai pas très faim à nouveau, c'est tout bon pour mon tour de cuisse, cette affaire.

-          19h22 : Je commence à écrire

-          19h32 : J’ai fini, je me relis

-          19h34 : Je me relis

-          19h36 : Je l’envoie ?

-          19h37 : Je l’envoie pas…

-          19h39-23h12 : Alternance de : je me relis, je l’envoie ?, je l’envoie pas, je corrige, je vérifie l’adresse, je me relis,…

-          23h13 : Mon doigt a glissé, c’est envoyé…

J’ai pas eu de nouvelles pendant 3 jours. Et puis, samedi, je vois qu’on a laissé un message sur mon portable. J’entends pas bien, une bonne femme avec un accent espagnol me dit entre deux fritures de lignes qu’elle a une livraison pour moi et qu’elle veut savoir quand elle peut passer… je rappelle pas, une erreur sans doute, j’attends rien.

Le lendemain, la dame rappelle encore et là je comprends qu’elle est fleuriste et qu’elle a donc un bouquet pour moi… Non, non, non, nooooon !

Et deux heures plus tard j’ai dans les mains une brassée de fleurs énorme, dans un papier rose, sur lequel est agrafée une petite carte où il est simplement inscrit… le prénom de l’Ours…

Toute perdue je reste là, dans mon entrée, avec mes fleurs, ne sachant plus qui, que, quoi, qu’est-ce. Parce que ce type que je viens de remballer a l’élégance rare de m’offrir des fleurs et qu’il est le premier à le faire depuis plus de 20 ans. Parce que je me demande maintenant comment je vais bien pouvoir faire pour ne plus penser à lui en m’endormant. Parce que ce con me facilite pas la tâche sur ce coup-là. Mais pas du tout, du tout

Enfoiré.

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Commentaires
L
Et nous on s'est grattés Vendredi !!!! Je comprends mieux... Je me suis inquiétée et Jo (fervent lecteur de Vendredi !) aussi... Rhôoo ! Tous des nazes ! Fais le ramper (et faire la truie :-) ça lui fera les pieds au plantigrade :-))))
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